dimanche 14 février 2016
dimanche 7 février 2016
Princesse un jour, bonniche toujours
Bon être une femme en 2016 en France, c'est plutôt une chance : on pourrait se faire tripoter dans un bus en Inde et plus si affinités, genre violées et assassinées par une bande de brutes qui ne voient pas où est le problème.
Mais notre vie n'en est pas simple pour autant : c'est quoi être une femme libre? C'était le sujet de dissert' du week-end avec mes copines. Et quel est le prix à payer? Car je vous le dis, l'addition est salée. Il faut se battre pour se faire respecter au boulot, par nos mecs, par nos enfants, par la société en général.
C'est un combat de tous les instants car si la liberté et l'autonomie des femmes a - et continue - de progresser, il n'en demeure pas moins qu'on finit souvent par nous reléguer au second plan : au final, une femme qui fait carrière c'est bien, mais ça reste un caprice de sa part, un choix qu'elle fait à ses risques et périls et qui l'éloigne de sa raison d'être : une mère et une épouse, au service de sa famille. Et oui les filles, c'est comme ça. Il y a fatalement un moment où même si tu es bac+12, tu devras choisir entre ton job et ta promo. Ou on choisira pour toi. 'Vous êtes très compétente Micheline, mais avec vos responsabilités familiales, nous pensons que vous n'avez pas la disponibilité nécessaire pour ce poste'. De la même façon, tes problèmes de boulot n'intéressent que modérément ton entourage : ils seront toujours moins importants que ceux de ton mec, qui a un vrai métier, lui. Il n'est plus seul à bosser et bien content de profiter de ton 'salaire d'appoint'? Il ne l'avouera jamais, même sous la torture. Ta belle-mère non plus.
C'est éreintant de lutter en permanence sur tous les fronts. Alors moi aussi, j'avoue, je me suis laissée aller parfois à rêver à une vie moins stressante. À presque tomber dans le piège tendu par un conjoint compatissant : 'Et si t'arrêtais de bosser? Tu pourrais t'occuper des enfants, ils seraient contents (warning 'culpabilisation') et on aurait une vie plus cool ( warning 'tu te taperais toutes les merdes administratives pendant que j'irai jouer les héros au boulot').
Et c'est vrai que parfois, on laisserait bien tomber : aller chercher les mômes le midi, les récupérer à 16h30 peinarde au lieu de rentrer hystérique du boulot à 20h30, après tout est-ce que ça vaut vraiment le coup qu'on s'emmerde au nom de notre sacro-sainte indépendance? Et bien mesdames, la réponse est (un grand) OUI!
Ce post m'est en fait fortement inspiré par une phrase que j'ai entendu récemment lors d'un débat télévisé dont le thème était un truc du genre 'Qu'est-ce qui peut inciter des gamins français à partir pour l'Eldorado syrien?'
En dehors de la soif d'absolu d'un ado lamba qui pense partir faire de l'humanitaire, une des intervenantes a fait un commentaire très intéressant en parlant spécifiquement des filles : chez Daesh, on sait où on va, les rôles sont clairement définis, c'est le moins qu'on puisse dire: tu arrives, on te marie, tu fais des mômes et tu sors plus de chez toi. Si ton mari meurt, on t'en trouve un autre, no soucy. Et basta jusqu'à ce que mort s'ensuive. Voilà c'est facile, pas besoin de réfléchir.
L'intervenante disait que la perspective d'une vie toute tracée pouvait être attirante pour une jeune fille à un moment de sa vie. Et le pire, c'est qu'elle a raison (sur l'analyse du problème). Parce que la vie d'une femme 'libre', c'est aussi ça : faire des études, choisir un job, s'accrocher jusqu'à se prendre le plafond de verre sur la tronche, choisir un mec (le bon de préférence), essayer de faire des enfants dans tout ça, et se battre pour avoir droit à un week-end entre copines tous les 5 ans sans passer pour un mère indigne. Puis divorcer, se fighter avec son ex (qui n'était pas le bon finalement), refaire sa vie en se cognant une famille recomposée...bref, pas facile tous les jours.
La liberté c'est faire des choix, et parfois, quand on a un peu la flemme ou qu'on est pas suffisamment armée, trop de choix tue le choix. Et on a toujours cette bonne vieille option qui nous tend les bras : rester à la maison. Et quand tu réalises que tu vas finir aigrie à 1000% de ne t'être jamais réalisée seule à un moment de sa vie, il est trop tard: tu ne sortiras plus de ta cage.
Alors même si c'est chiant de se taper un boulot pas toujours excitant et un patron aigri, de ne pas faire des blanquettes de veau sans gluten à ses mômes le midi et de rentrer le soir parfois super pénible à en oublier d'être le soleil et le pilier de la maisonnée...Il ne faut jamais, jamais lâcher.
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